Bien vieillir avec une maladie chronique : l’exemple du cancer métastatique
Reda Guiha, président de Pfizer France, partage sa vision pour bien vivre et vieillir en cas de cancer métastatique.
On l’entend çà et là : le vieillissement de la population est l’un des enjeux du siècle. Parler du bien vieillir est plus rare, plus complexe à saisir qu’une simple donnée statistique. Le bien vieillir paraît, pour beaucoup, quasi impossible lorsqu’il est associé à la maladie.
Pourtant, au fil des années, mieux vivre avec une maladie comme le cancer est devenu possible, grâce à la science. La survie des patients s’améliore, les thérapies ciblées font légion, allant de pair avec l’émergence de défis nouveaux pour les patients et la société. Des défis structurels subsistent : ceux d’un système de santé entier à repenser pour faire face à la chronicisation du cancer, et qui appellent à l’action conjointe de tous les acteurs.
Innovation thérapeutique : vers un accompagnement sur-mesure selon les besoins
Arrêtons-nous quelques instants sur le cancer métastatique : instable, invisible, incertain, le cancer métastatique est une épée de Damoclès pour les malades qui en sont atteints. Menace de la rechute, effets cumulatifs de la prise en charge, isolement social, professionnel, et incompréhension… la liste est longue, et pourtant, il y a aussi de nouveaux espoirs face à une maladie incurable qui se chronicise.
L’émergence des thérapies orales en oncologie, permettant aux patients de suivre leur traitement à domicile, ont ouvert la voie à des parcours de soins spécifiques, impliquant une coordination entre l'hôpital et la ville.
En parallèle, l’intelligence artificielle ou la mutualisation des données de santé ouvrent des perspectives encore plus larges : une meilleure compréhension des profils génétiques, un meilleur suivi de la maladie pour diagnostiquer plus précocement les risques de récidive, un meilleur ciblage des traitements, et in fine une meilleure prise en charge des patients.
Ces progrès doivent être compris et expliqués pour être intégrés dans la société et lui apporter de la valeur. Il y a 5 ans, un partenariat public/privé inédit a été créé pour construire un environnement ouvert à l’innovation : l’association Filière d’Intelligence Artificielle & Cancers (FIAC) – une collaboration entre acteurs tels que l’ariis, l’INCa, France Biotech et 9 laboratoires pharmaceutiques, avec le soutien de BPI France. Parmi ses objectifs : développer des solutions thérapeutiques et diagnostiques innovantes contre les cancers fréquents ou rares, entretenir le dialogue avec la société civile pour expliquer les progrès en cancérologie, et construire la confiance autour des données de santé avec ceux qui les produisent.
Faisons en sorte que ces progrès ne soient pas vains, et que notre système de santé s’adapte à cette nouvelle réalité.
Repenser notre système de santé à grande échelle
Davantage pensé et conçu pour la prise en charge des cancers localisés et aigus, notre système de santé est aujourd’hui peu adapté aux parcours de soins du cancer métastatique - qui requiert une prise en charge continue et coordonnée – ni doté des moyens suffisants pour une coordination à long terme de tous les acteurs impliqués.
Pour faire face à cette réalité, des initiatives locales sont développées, à l’instar du programme PACOSME1, mis en place à l’Institut Curie, avec le soutien institutionnel de Pfizer, qui a créé un parcours d’annonce et de coordination spécifique aux patientes atteintes de cancer du sein métastatique. Leur crédo : plus d’accompagnement pour moins de questionnement ; plus d’éducation pour moins d’incompréhension.
De même, accroitre le recours aux soins de support en oncologie est essentiel pour améliorer la vie des patients. Des plateformes comme Lavieautour.fr, développée en partenariat avec l’AFSOS, rendent plus accessibles et visibles les soins de support en oncologie pour les patients, grâce à la géolocalisation de leur offre.
Ces solutions, souvent méconnues mais toujours essentielles, ne peuvent se suffire à elles-mêmes. La réponse doit être nationale et collective.
La coalition comme seul recours
Chacun a un rôle à jouer pour structurer un parcours de soins adapté, accessible et de qualité pour les patients : cliniciens, autorités de santé, associations de patients, et entreprises du médicament.
La réponse ne peut pas être exclusivement médicale. Les entreprises, les administrations, les pouvoirs publics sont déterminants pour sortir les patients de l’isolement, de l’incompréhension ou des obstacles financiers ou professionnels auxquels ils peuvent être confrontés. Seule une prise de conscience collective permettra de développer un cadre pérenne propice à l’innovation.
C’est aussi tout l’enjeu de l’événement Rencontre Cancer & Citoyenneté, porté par le Collectif 1310, avec le soutien de Pfizer, et qui s’est ouvert cette année aux cancers masculins. Un temps d’échange important entre tous les acteurs concernés par les cancers métastatiques, qu’ils soient professionnels de santé, patients, responsables politiques et acteurs publics pour porter des propositions visant à l’amélioration de la prise en charge globale des malades, dans toutes ses dimensions : médicales, économiques, sociales et sociétales.
Vivre avec une maladie chronique, vivre sereinement avec un traitement innovant et parfois lourd à supporter, n’est aucunement utopiste. Acceptons simplement le fait que la réponse à ce défi tienne entre nos mains.
Sources